05 septembre 2022

Leila et ses frères

 Leila est une battante. Leila est iranienne. Elle est affligée d'un père - c'est peu de dire qu'il est égoïste, et tyrannique -,  d'une mère insignifiante et soumise à son mari, et de quatre frères dont trois au moins sont de vrais bras cassés, le quatrième échappant de peu à la définition. Et tous vivent en Iran, un pays dont la culture et les traditions n'ont pas grand chose à voir avec la nôtre. Sauf pour Leila, qui a la tête sur les épaules et se démène pour essayer de sauver sa famille de la misère. 

 

Saeed Roustaee, brillant réalisateur de La Loi de Téhéran, n'y va pas avec le dos de la cuillère quand il s'agit de montrer les aberrations de la société iranienne, les difficultés auxquelles se heurtent ceux qui ne font pas partie des privilégiés du régime ou des clans, ceux enfin, qui restent empêtrés dans leurs traditions.  Comme pour signifier que s'ils restent dans la pauvreté c'est parce qu'ils y consentent, parce que leur respect pour les codes sociaux les empêche d'avancer. Approuve-t-il pour autant la détermination farouche de Leila à rompre avec les règles et à s'affranchir des liens du passé pour aller de l'avant, ce n'est pas certain.  En tout cas il est très satisfaisant de voir un personnage féminin aussi déterminé, aussi combatif.

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