Pour entrer dans le dernier roman de Louise Erdrich, Celui qui veille, il faut du temps devant soi : 543 pages quand même ! Et puis il faut prendre le temps de faire connaissance avec la foultitude de personnages qui apparaissent au fil des premiers chapitres, passent au premier plan, au second plan selon les besoins du récit qui suit plusieurs lignes qui s'entrecroisent, se superposent, divergent...
Celui qui veille est un roman familial, centré autour de Thomas Wazhashk, le propre grand-père de Louise Erdrich. Thomas, veilleur de nuit, mène avec ceux de la tribu d'Indiens Chippewas de Turtle Mountain, un combat contre un décret qui vise à supprimer les aides fédérales auxquelles ils ont droit. L'histoire est vraie et s'est passée en 1953. Autour de Thomas, cette figure emblématique de la lutte des Indiens pour leurs droits, gravitent un grand nombre de personnages tous plus ou moins représentatifs de la condition indienne, de l'aspiration des individus à une vie un peu moins rude, un peu plus juste. Pixie, qui se fait appeler Patrice, est la nièce de Thomas, elle est aussi combative que lui et se lance à la recherche de sa soeur Vera partie à Minneapolis aux bras d'un homme. Thomas, Patrice, deux personnages phares pour éclairer un roman qui sans eux serait peut-être un peu trop sombre. Mais à côté d'eux il y a aussi la mère de Pixie, son petit frère, Barnes le maître d'école blanc, entraîneur de boxe à ses heures, Wood Mountain, le boxeur, Vera la soeur disparue, Louis, Juggie, Millie.... chaque personnage parfaitement campé et nuancé. A lire trop vite on risque de se perdre un peu, mais le voyage que nous propose Louise Erdrich au coeur de la réserve de Turtle Mountain dans le Dakota du Nord est de ceux que l'on n'oublie pas.
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