Le roman est étrange, fantasque, mais sans entrer complétement dans le domaine du fantastique (comme celui de Laird Hunt que j'ai vainement essayé de lire il y a quelques jours). Zizi Cabane est avant tout un roman profondément humain. Celui d'une famille que la disparition inexpliquée de la mère fait chavirer. Trois enfants, encore bien petits et aux surnoms insolites - Béguin, Chiffon et Zizi, la petite dernière - qui devront apprendre à grandir avec le poids de cette absence. Un père tout aussi désemparé, qui cherche en vain à canaliser la source récemment apparue et qui met en péril les fondations de la maison; un grand-père protecteur, une tante à l'affection généreuse.... drôle de famille bousculée par la vie, si fragile et qui pourtant fait face.
Le monde inventé par Bérangère Cournut est à la fois onirique et réaliste. L'écrivaine sait surtout capter la fragilité des sentiments humains, ou plutôt la difficulté pour les personnages de comprendre non seulement ce que les autres ressentent mais ce qu'eux même éprouvent. Zizi Cabane est aussi un joli roman sur les liens familiaux, qui ne sont pas forcément ceux du sang, puisqu'il n'est pas certain que ce Marcel, venu de nulle part soit vraiment leur grand-père. Le récit est parfois chaotique; chaque personnage prenant la parole quand ça lui chante, il se crée une belle polyphonie à laquelle s'ajoute par moment une voix poétique, aquatique et ... maternelle.
Zizi Cabane est un roman étrange et envoûtant.
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