Parfois les livres sont décevants. Qu'ils soient choisis au hasard ou suivant leur renommée médiatique, en fonction d'une couverture ou d'un conseil d'ami, en les commence avec ardeur mais l'intérêt s'effiloche au fil des pages, que l'on compte péniblement, 30 ... 40 ... A ce stade il vaut mieux abandonner. Ce que je viens de faire à trois reprises, heureusement avec des livres empruntés en bibliothèque !
Avec le dernier roman de Chriss Offutt, Nuits Appalaches, je ne pouvais me tromper.
D'abord parce qu'il s'agit de littérature américaine, qui me déçoit rarement; ensuite parce que j'avais déjà lu et apprécié deux recueils de nouvelles de cet écrivain originaire du Kentucky et plus précisément de cette région montagneuse à l'est de l'Etat, au pied des Appalaches. Chriss Offutt parle donc de ce qu'il connaît bien. Et ce qu'il connaît ce sont les petites gens de ces régions minières, des populations un peu frustres qui luttent pied à pied contre la misère et la malchance, avec des moyens par toujours légaux.
Tucker n'a que 18 ans quand il revient au pays, mais il fait partie des vétérans de la guerre de Corée qui ont appris à survivre autant qu'à tuer. Rhonda, elle, a à peine 15 ans lorsque Tucker croise son chemin et la sauve des griffes de son oncle. On les retrouve 10 ans plus tard, ils ont déjà 5 petits, pas toujours bien nés - et Rhonda est de nouveau enceinte ! Mais les services sociaux menacent de leur retirer leurs enfants ...
L'histoire de Tucker et Rhonda n'a rien d'un roman à l'eau de rose. Dans cette région des Etats-Unis, de toute façon, tout le monde est plus ou moins en mode survie. Et ceux qui parviennent à garder un toit sur leur tête et de quoi nourrir leur famille doivent s'estimer heureux. Mais Tucker plus qu'un autre se bat pour garder la seule chose qui compte à ses yeux, ses enfants.
Le roman de Chris Offutt n'est sans doute pas à mettre dans toutes les mains tant il est sombre, mais si vous le lisez vous serez frappé par la ténacité de cet homme et son courage et vous serez forcément amené à vous interroger sur les limites du bien et du mal, beaucoup plus floues qu'on ne l'imagine quand tout n'est que misère.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire