12 mars 2019

Lionel Salaun, Whitesand


La sortie de Whitesand était prévue le 6 Mars et bien sûr je me suis précipitée en librairie, impatiente de découvrir si celui-ci était à la hauteur des précédents. Pas de problème, c'est bien le cas.


Dès les premières pages on se retrouve dans une petite ville du Mississippi, population majoritairement blanche, qui se méfie de tous ceux qui ne lui ressemblent pas, les Noirs comme les étrangers. Aussi, lorsque la voiture de Ray Harper tombe en panne et qu'il se voit contraint de se trouver un travail et un logement, chacun, y compris le shérif, se méfie et s'interroge sur les véritables motivations qui ont poussé cet homme du Nord à venir jusque dans ce coin reculé. Chacun s'interroge parce que chacun a sans doute quelque chose à se reprocher et parce qu'il n'existe pas de petite ville sans histoires un peu troubles. Et dans cette Amérique des années 70, où les couleurs ne se mélangent pas, on est encore prompt à sortir les fusils. 

Lionel Salaün est un écrivain qui se soucie avant tout de raconter une histoire, une histoire forte si possible avec une intrigue bien menée autour de personnages ballotés par la vie, qui ne sont jamais ou tout bons ou tout mauvais, et qui s'efforcent, pour la plupart, de rester maîtres de leur destin en dépit des difficultés qu'ils ont à affronter. 

Mais ce que j'apprécie particulièrement dans ce roman comme dans les trois précédents, c'est la capacité de Lionel Salaün à restituer un lieu, un moment, une atmosphère qui font naître chez le lecteurs des images presque familières, souvenirs de films, de livres lus il y a longtemps, de tableaux peut-être, bref une Amérique totalement imaginaire mais totalement vraie. Une Amérique certes qui ne fait plus rêver, mais qui fascine toujours autant et dont on s'inquiète qu'elle préfigure les évolutions de notre propre société. 

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