24 mars 2019

Ron Rash, Un Silence brutal



Voilà déjà un bout de temps que je suis cet écrivain originaire de Caroline du Sud et grand amoureux  des Appalaches, sans doute parce qu'il parle mieux que personne de la beauté de cette région et surtout de ses habitants, parmi les plus déshérités de l'Amérique.

Un silence brutal, son dernier roman reprend cette double thématique : l'éloge de la nature à l'état sauvage avec un personnage féminin, Becky, poète à ses heures et qui s'obstine à chercher la lumière même dans les êtres qui en sont le plus dépourvus et de l'autre côté le travail du shérif las d'affronter  les horreurs auxquels il est confronté dans cette région où la pauvreté, l'ignorance et la drogue ont fait des ravages.

L'intrigue tourne autour d'un affrontement entre un investisseur qui a installé un hôtel de luxe dans cette région sauvage pour y attirer de riches touristes, et la population locale qui voit d'un mauvais oeil ses habitudes bouleversées. Lorsque l'on découvre que du kérosène a été versé dans la rivière, tout accuse Gerald, un vieil homme qui entend vivre comme il a toujours vécu.

Bien que très soigneusement construite, l'intrigue policière n'est pour Ron Rash qu'un prétexte pour parler de ce qu'il aime et de ce qui l'inquiète. Et sur ce point le roman est certainement une réussite.
Mais je regrette un peu que les fils qui lui ont permis de monter son roman soient aussi évidents,  comme si on avait oublié d'enlever les échafaudages d'une belle demeure, le chantier une fois terminé. Ce qui n'est pas une raison pour ne pas lire ce livre, et tous ceux qui les ont précédés.

PS. La couverture de la nouvelle collections Noire de Gallimard est élégante, certes mais terriblement austère. Heureusement qu'il y a le bandeau pour l'éclairer un peu. 



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