Le titre pourrait être celui d'une légende ou d'un conte. Il s'agit en réalité d'un film qui retrace une réalité historique particulièrement tragique; celle d'un Etat éphémère crée par les Japonais lorsqu'ils se sont emparés des territoires mandchous en 1931. Bien que descendant de la dynastie Qing, l'empereur Puyi n'a jamais été qu'une marionnette contrôlée par les Japonais qui, pour parfaire leur simulacre ont contraint Pujie, le frère de l'empereur, à épouser la princesse japonaise Hiro Saga. La princesse errante du film !
Le mariage est célébré en 1937. Mariage arrangé mais mariage d'amour quand même. Un enfant naît qui scelle l'entente du couple. Mais le monde est en guerre. Les troupes soviétiques "libèrent" la Mandchourie, le couple est séparé. Commence alors la longue fuite de la Princesse et de sa suite, le froid, la faim, la prison....
Les faits sont véridiques mais servent surtout à mettre en valeur la personnalité de la Princesse, qui fait face, s'adapte sans se plaindre à toutes les situations, et garde en dépit des aléas de son existence le sens de sa dignité. Au final, un destin étonnant et un assez beau portrait de femme. Bien que le spectateur peu au fait du conflit sino-japonais, ait parfois un peu de mal à comprendre tous les enjeux du film et surtout à distinguer les troupes chinoises, des troupes japonaises ou des envahisseurs soviétiques.
La Princesse errante est le premier film en couleurs de Kinuyo Tanaka qui s'en donne parfois à coeur joie avec des décors peints, des costumes éclatants et des maquillages un peu chargés. Et il est vrai que la première partie fait parfois penser à un roman photo un peu kitsch. Mais le ciel ne reste pas longtemps bleu quand résonnent les canons et le film ne tarde pas à prendre les couleurs de la nuit et de la terre. Le film montre en tout cas la capacité des femmes à tenir bon.
Ce qui est certain c'est que ce film fondé sur des événements historiques mal connus des Occidentaux incite à filer après la projection sur Internet pour y retrouver les traces du couple sino-japonais dont la vie a commencé dans l'opulence et l'insouciance, mais s'est achevé dans le deuil et la tragédie. C'est ainsi que je suis tombée sur une photo - historique - reprise à l'identique (mais en couleurs) par la cinéaste. Ce qui laisse supposer que le film est en grande partie bien documenté.
Dans le film le landeau était ... rose ! Et l'appareil photo ? Un Leica ?? ça j'en suis moins certaine.
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