J'avais bien aimé leur premier roman, Alabama 1963. Celui-ci un tout petit peu moins, bien que je l'aie lu d'une traite lui aussi. Le premier était un polar, celui-ci joue sur les codes du roman-route comme disent les Canadiens, un genre qui réussit aussi bien à la littérature qu'au cinéma. Et ça tombe bien puisque dans America(s) il est beaucoup question de cinéma. On est toujours en Amérique, mais 10 ans plus tard et le voyage qu'entreprend Amy pour retrouver sa soeur va l'amener à traverser les Etats-Unis de Philadelphie jusqu'à Los Angeles. Un bien long voyage pour une gamine de 12 ans (et demi !) qui n'a ni froid aux yeux ni sa langue dans sa poche et qui change de prénom à chaque étape ! Quelques incidents de parcours, mais beaucoup de "bonnes rencontres". On est, après tout, dans les années Peace and Love et si à Washington le Watergate fait scandale, sur les routes du Kansas ou du Nouveau-Mexique l'hospitalité et la gentillesse ne sont pas des vains mots.
Le roman multiplie les allusions à la contre-culture et en particulier
au cinéma des années 70 et fait tout pour raviver la nostalgie
cinéphilique et musicale des boomers; presque un peu trop puisque les
auteurs sont obligés d'ajouter des notes en bas de pages pour tous ceux
qui ne sont pas suffisamment imprégnés de la culture de ces années-là. Quoi qu'il en soit le voyage, qui nous donne entre autres l'occasion de monter dans le van de Bruce Springsteen n'est pas désagréable ! Loin de là. Et en ces temps de rationnement des voyages, tout ce qui nous permet d'échapper au présent est bon à prendre, non ?
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