24 mars 2022

Petite nature

 Un gamin de 10 ans, cheveux blonds et bouclés, une vraie tête d'ange. Mais Forbach n'est pas le paradis et sa famille est à la peine : parents séparés, pas beaucoup d'argent, pas beaucoup d'éducation non plus. Difficile dans ces conditions d'avoir encore des rêves. Mais à la rentrée des classes un nouvel instit prend son poste et avec lui surgit l'espoir, incertain, d'un avenir meilleur. 


De toute évidence, le réalisateur, Samuel Theis, a beaucoup à dire sur la vie à Forbach après la fermeture des mines; après tout c'est là qu'il est né. Pourtant son film n'a rien d'un plaidoyer larmoyant. Parce qu'il joue avant tout sur la complexité des situations et des caractères. La mère de Johnny s'abrutit dans l'alcool et laisse à l'enfant la responsabilité de sa petite soeur, elle le bouscule et l'engueule, mais elle sort ses griffes dès qu'il s'agit de le défendre. Johnny est un gamin perdu entre des injonctions, mais aussi des sentiments contradictoires. Perdu entre ce qu'il veut et ce qu'il ne veut pas. Les encouragements de l'instit et l'invitation de sa compagne peuvent être perçus comme une incitation à faire mieux, mais peuvent aussi induire en erreur le jeune garçon. Et le troubler jusqu'à le perdre. 

Avancer sans tomber. Le film donne l'impression que l'enfant avance sur un fil, sans même savoir ce qu'il y a au bout, et qu'il risque à tout moment de perdre l'équilibre. La tension ainsi crée se maintient jusqu'au dernier moment du film. Joli réussite.

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