02 février 2020
Ayhan Geçgin, La Longue marche
La longue marche est le premier roman traduit en français d'un écrivain turc. Et je veux bien croire, comme l'affirme son éditeur, que "son questionnement sur l'identité et la place de l'individu dans les société urbaines contemporaines" n'est pas sans intérêt. Mais je n'ai pas été convaincue par la "redoutable efficacité de son écriture". Car suivre les déambulations d'un jeune homme qui du jour au lendemain décroche de sa vie ordinaire pour partir à la recherche d'on ne sait trop quoi, de lui-même sans doute ou de ce qui fait de lui un être humain .... devient vite terriblement répétitif et fastidieux.
Ce jeune homme, qui a renoncé à tout jusqu'à son propre nom puisqu'il se fait appeler Arkan, est une sorte de Diogène contemporain, qui à l'instar du philosophe grec se dépouille progressivement de tous ses biens, et surtout de toute relation sociale considérée comme intrusive même lorsqu'elle est bienveillante, jusqu'à atteindre un niveau de dénuement extrême dans un jeu morbide avec ses capacités de résistance physiques et mentales.
Si je comprends bien l'intention de l'auteur, son recours à un cas pathologique pour dénoncer une société matérialiste à outrance qui croit compenser le vide spirituel par l'accumulation de biens matériels, je trouve la réflexion un peu trop appuyée et la forme romanesque passablement pesante.
Bien sûr on peut lire La longue marche en rêvant d' Istanbul, on peut aussi chercher dans le roman toutes les allusions à la politique contemporaine turque, aux réfugiés syriens, aux militants kurdes...mais ces voies de traverse n'ont pas suffi à combler mon ennui.
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