17 février 2020

La Llorona



Il y a plusieurs façons d'entrer dans le nouveau film de Jayro Bustamante (son troisième après Ixcanul et Tremblements).

- Par le fantastique ou du moins la légende qui raconte qu'une femme en pleurs à la recherche de ses enfants disparus apparaît la nuit et vient hanter la conscience de ceux qui ont mal agi. Car seuls les coupables entendent ses pleurs. C'est une jolie légende, qui connaît bien des versions différentes mais est toujours associée au thème de l'eau. Et dans le film de Bustamante, cela permet de belles images d'eau et de brumes.

- Par l'histoire et la politique puisque le personnage hanté par la Llorona est un vieux général responsable du génocide des Mayas. et pourtant acquitté par ses pairs. Habilement, le réalisateur s'intéresse surtout à la femme et à la fille du général, d'abord enfermées dans leurs certitudes et leur soutien au patriarche, mais dont la conscience s'éveille peu à peu...

Le détour par le fantastique permet ainsi au film d'échapper au didactisme et à Jayro Bustamante de se contenter de suggérer plutôt que d'asséner la vérité. Mais j'avoue que j'ai été particulièrement séduite par ... le générique de fin qui se déroule sur la chanson qui donne son titre au film, interprétée par la chanteuse guatémaltèque Gaby Moreno.

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