28 juillet 2021

Chimamanda Ngozi Adichie, Americanah

 Est-elle américaine ou est-elle nigeriane ? Et pourquoi faudrait-il être nécessairement d'ici ou de là? Ne peut-on être un peu des deux à la fois ? En tout cas ce n'est qu'en quittant Lagos pour Philadelphie qu'Imelfu a compris qu'elle était avant tout Noire, car peu importe son pays d'origine, de l'autre côté de l'Atlantique ce qui compte c'est la couleur de sa peau. 

C'est ainsi que le roman qui commence comme un roman d'amour - et qui le reste jusqu'au bout - inclut peu à peu les questions de race et les différences de comportements et de traitements entre les Noirs non américains, les Afro-américains (issus de l'esclavage) et les Africains. Sans oublier les Hispaniques et bien sûr les Blancs. Americanah frôle parfois le roman à thèse, mais en utilisant toutes les ficelles de la fiction romanesque, l'auteur maintient constant l'intérêt du lecteur autour du personnage d'Imelfu, une jeune femme qui n'a pas sa langue dans sa poche et qui est fermement décidée à être elle-même. Au naturel, comme ses cheveux !


On suit avec intérêt et même émotion les péripéties qui la mènent aux Etats-Unis avant un retour au Nigeria, comme on suit celles de son amoureux, Obinze, qui fait, lui, l'expérience de l'Angleterre où les conditions de vie d'un clandestin sont tout aussi difficiles. Mais la plume de Chimananda Ngozi Adichie n'épargne pas beaucoup plus le système politique nigérian, la course à la richesse, l'affairisme et la vanité des puissants. Chacun donc, quelle que soit sa couleur de peau ou sa nationalité finit par en prendre pour son grade sous le regard acéré de l'auteur.

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