Ils sont vieux, ils sont seuls et ils habitent une misérable maison sur un plateau désertique en Bolivie. La sécheresse rend chaque jour leur vie plus difficile; il faut marcher de plus en plus loin pour ramener deux misérables seaux d'eau et faire paître le troupeau de lamas. Mais Virginio et Sisa n'ont pas connu d'autre vie et ne veulent pas en changer, surtout pas Virginio qui sait sa mort proche. Leur petit-fils, venu les convaincre de rejoindre la ville se heurte à l'intransigeance du vieil homme.
Le film d' Alejandro Loayza Grisi est, malgré son âpreté, un très beau film, parce qu'il montre certes les conditions précaires dans lesquelles vit ce couple, mais il montre aussi la tendresse qui les unit, une tendresse faite de peu de mots, de peu de gestes : après tant de temps à vivre ensemble, un regard leur suffit pour se comprendre. Utama dit aussi l'obstination à rester debout, à ne pas fléchir devant la mort qui approche, à aller jusqu'au bout de sa vie aussi misérable soit-elle.
"Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder fixement" écrivait La Rochefoucauld. La première image du film - un homme qui marche face à un ciel enflammé par le soleil - suffit à le contredire.
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