Chacun sur son cheval. L'un porte une casquette, l'autre un béret, ce qui ne fait pas une grande différence. Ils ont chacun une femme et un enfant à peu près du même âge. Oui, mais l'un est l'employé, l'autre le patron. Et un monde les sépare.
Le cinéma d'Amérique latine - en tout cas celui qui parvient jusqu'en Europe - aborde souvent la questionn des classes sociales, en soulignant à la fois la proximité des individus et leur éloignement, voire leur absence totale de compréhension. Ce qui est effectivement le cas dans le film de Manuel Nieto Zas, un réalisateur uruguayen.
Le jeune héritier n'est pas antipathique et on le voit se débattre avec ses propres soucis, à la fois familiaux et professionnels. Il est plutôt dans le compromis et cherche à trouver une solution satisfaisante pour tous, y compris quand un drame survient. Mais il n'est pas question pour autant de mettre en jeu les intérêts financiers de la famille, qui est de toute façon là pour veiller au grain et qui a tous les moyens de se défendre.
Manuel Nieto Zas évite habilement le piège du manicheïsme, mais sa position n'en est pas moins claire. En Uruguay ce sont encore et pour longtemps les propriétaires terrains qui mènent le jeu. C'est en tout cas ce que dit son film, d'une facture toute classique, sans recherche formelle excessive, mais avec un jeu d'acteurs très convaincant.
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