Après Una pelicula sobre parejas, Carajita est le deuxième film de la République dominicaine proposé par Ojoloco. Un film d'une structure plus classique que le précédent, sur un thème que l'on retrouve souvent dans le cinéma latino, celui des relations entre les classes sociales, d'autant plus tendues lorsqu'il s'agit d'une nounou et de la famille qui l'emploie parce que la relation est alors de l'ordre de l'intime.
Silvina Schnicer et Ulises Porra traitent le sujet de façon frontale : Yarisa la nounou est noire, Sara, la jeune fille qu'elle a élevée et qui lui est très attachée est blanche. Elles ont ensemble un très joli rapport fait de tendresse et de complicité. Mais Yarisa a une fille, dont elle n'a pas pu s'occuper. Lorsqu'à la suite d'un déménagement les deux jeunes-filles se rencontrent elles sympathisent immédiatement, malgré la différence de classe. Mais tout bascule lorsque survient l'accident.
C'est à partir de là que le film gagne en force parce qu'il souligne d'une part l'hypocrisie de la famille riche dont la compassion feinte ne suffit pas à cacher la priorité donnée à la défense de ses intérêts. Mais il montre surtout l'ambivalence des sentiments de la nourrice, déchirée entre l'enfant qu'elle a élevé et l'enfant de son propre sang. Bien que le sujet ne soit pas totalement neuf, le film le renouvelle avec suffisamment de finesse pour laisser le spectateur dans une certaine ambiguïté. Et le pousse à s'interroger sur la véritable nature du sentiment maternel.
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