Il y a dans ce film tout ce que l'on peut attendre d'un bon film : un sujet fort, des personnages intenses et remarquablement interprétés, de la réflexion, de l'émotion ...
Le film commence avec une séquence d'une extrême violence puisqu'un homme politique Juan Maria Jauregui est assassiné par trois militants de l'ETA qui parviennent momentanément à s'enfuir; la scène suivante est celle de l'annonce du décès de Jauregui, à sa femme d'abord, puis à sa fille qui vient de fêter ses 19 ans. Le montage alterné insiste sur l'avant et l'après : l'insouciance, la gaîté d'une vie qui soudain vole en éclat. Le film se place ainsi directement du côté des victimes et montre la mise en place du processus qui permettra des années plus tard, aux victimes de se retrouver face aux repentis, désormais en prison pour de longues années. Un processus qui devrait permettre aux assassins de progresser dans leur renoncement à la violence et aux victimes de trouver une explication et d'une certaine façon un apaisement.
Le film, qui s'appuie sur des faits désormais historiques repose presque totalement sur le jeu des deux acteurs principaux : Luis Tosar en taiseux torturé par sa conscience et Blanca Tortillo qui tient le rôle de Maixabel, la veuve de Jauregui, un personnage d'une générosité, d'une force et d'un courage admirable.
Qu'il soit intitulé Maixabel (en Espagne) ou Les Repentis (en France), le film d'Iciar Bollain est un de ces films qui saisit le spectateur dès les premières images et ne les lâche qu'au dénouement. C'est surtout un film qui permet de croire encore un peu à l'humanité.
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