Il a fait le voyage une première fois (*) Le revoilà 30 ans plus tard en train de ramer sur son canoë pour descendre le Mississippi depuis sa source jusqu'à son embouchure. La démarche est surprenante et particulièrement intéressante puisque, comme le suggère Héraclite, on ne peut se baigner deux fois dans le même fleuve. Alors pourquoi recommencer ? Et bien justement pour chercher ce qui a changé : le fleuve certainement, l'auteur également, qui entretemps a vécu, a voyagé, a accumulé les expériences et revient se confronter au souvenir de sa première aventure.
Oui, sans doute tout a changé, mais on retrouve dans Le Mississippi dans la peau, ce même regard porté sur les paysages, sur ce que l'écrivain-rameur-au-long-cours, aperçoit du monde en descendant le fleuve. La même curiosité, la même lucidité, la même facilité à aller à l'encontre de ceux qui, depuis la rive, lui font signe de venir partager une bière ou juste un moment au bord de l'eau.
Il existe toutes sortes de récits de voyage, mais celui-ci se lit comme une conversation qui progresse à bâtons rompus et passe d'une description lyrique du paysage, à une remarque triviale sur la fatigue, une considération technique sur la façon de ramer, une réflexion sur la marche du monde et l'état de l'Amérique, et toujours cette interrogation sur l'identité américaine, sur une histoire qui est avant tout celle de l'homme blanc.
30 ans d'écart entre Mississippi solo et Le Mississippi dans la peau : et puisque le monde a changé, on ne s'ennuie jamais en refaisant le voyage dans le canoë d'Eddy Harris. Même pas besoin de ramer !
(*) https://www.blogger.com/blog/post/edit/19175521/7242119632996380258
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