Le film commence lentement, le temps de mettre en place le personnage principal, ce jeune Candide égyptien élevé avec rigueur par un père exigeant, admis sur recommandation de l'imam de son village, dans la plus grande université islamique du Caire. La mort subite du Grand Imam voit les autorités religieuses et politiques s'affronter pour le choix de son remplaçant. Et voilà le jeune Adam, puisque tel est son nom, jeté dans le panier à crabes et confronté aux intrigues les plus tordues que l'on puisse imaginer.
Aussi complexe que soit cette bataille pour le pouvoir, il est impossible de lâcher le fil dès que l'on a perçu les croisements d'intérêts en jeu, et les risques encourus par Adam, un pion à la fois capital et insignifiant. Le scénario est parfaitement maîtrisé, et l'intrigue progresse de coups bas en coups bas jusqu'au dénouements final qui oblige le spectateur à s'interroger : pouvoir religieux/pourvoir politique, quel est finalement le pire ? Quel est en fin de compte, le plus grand manipulateur ? Et que l'on n'aille pas s'imaginer que la question soit purement rhétorique, n'est-ce pas ?
D'origine égyptienne par son père mais né en Suède et citoyen suédois , Tarik Saleh semble fasciné par le pays de son père puisqu'avant La Conspiration du Caire il avait déjà réalisé Le Caire confidentiel. Mais ce serait dommage je crois de restreindre son propos à l'Egypte ou à l'Islam. La dénonciation de telle ou telle religion, de telle ou telle système politiques semble moins l'intéresser que la simple mise à jour des arcanes du pouvoir, quel qu'il soit.
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