Parfois le hasard fait bien les choses, un bon livre succède à un autre bon livre et l'envie de lire est soudain décuplée. Et quand, de surcroit, la littérature me fait voyager, je suis comblée.
Avec Tenir sa langue, on passe incessamment de la Russie à la France en compagnie de Pauline/Polina, fille d'émigrés russes, petite-fille d'émigrés ukrainiens et lituaniens. En racontant son histoire d'enfant coincée entre deux langues, de jeune femme coincée entre deux prénoms, Polina Panassenko permet au lecteur d'imaginer et de mieux comprendre ce qu'émigrer veut dire. Bien que partagée entre deux identités, deux pays, l'écrivaine appartient avant tout à une famille qu'elle évoque avec tendresse et drôlerie, une famille qui reste unie malgré les séparations alors même que l' URSS se désagrège. Tout en finesse et en légèreté, le récit de Polina Panassenko n'a pourtant rien de frivole. Une jolie réussite.
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