26 août 2019

Alexandre Lenot, Ecorces vives


Le livre d'Alexandre Lenot est publié par Actes Sud dans sa collection "actes noirs" avec une couverture noire bordée de rouge. Il a ainsi toute les apparences d'un polar, et s'ouvre effectivement sur un incendie volontaire. Sans victime,  mais le capitaine de gendarmerie est bien obligé d'ouvrir une enquête.


On est dans le Massif Central, une bourgade isolée où se sont installés des étrangers au pays : un couple d'américains, une jeune femme un peu perdue qui s'occupe des chevaux. L'intrigue policière, même si l'auteur ne l'oublie pas, est assez mince et avance lentement parce que ce n'est pas là l'essentiel. L'essentiel ce sont ces êtres tourmentés, insatisfaits, inquiets dont Alexandre Lenot fait le portrait, passant de l'un à l'autre, révélant les blessures, mais aussi les possibles guérisons. Ce sont des écorchés, accrochés malgré eux à la vie, des solitaires qui ont trouvé refuge sur ce territoire rural où rien n'a bougé depuis des siècles et où l'on se méfie de ceux qui ne sont pas d'ici.

Alors, roman noir, roman sociologique, roman psychologique, qu'importe les étiquettes, du moment que le roman est bon.  Et même si les espaces de ces monts d'Auvergne ne sont pas aussi somptueux que les paysages américains, il y a bien dans le livre d'Alexandre Lenot, quelque chose de la littérature des grands espaces.


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