20 août 2019

Marion Poschmann, Les Îles aux Pins


Etranges coïncidences  : je termine un roman qui se passe à Tokyo (Les Billes du Pachinko) et en commence un autre (Les Îles aux Pins) qui se passe lui aussi au Japon, bien qu'il s'agisse d'un roman allemand qui raconte l'errance de deux personnages a priori peu compatibles et je ne peux m'empêcher de le rapprocher du dernier roman allemand que j'ai lu  (Malencontre) qui mettait en scène le voyage de deux personnages aussi mal assortis que ceux du roman de Marion Poschmann.

 Les Iles aux pins commence par une rupture : parce qu'il a rêvé que sa femme le trompait, Gilbert s'en va, prend le premier avion qu'il trouve et le voici à Kyoto. Gilbert est un "barbologue", un universitaire qui a écrit une thèse sur les barbes dans la peinture religieuse ! Un bon début non ?
Dès son premier jour au Japon il tombe sur Yosa Tamagotchi, un jeune homme,  qui, "Manuel complet du suicide" en main est prêt à se jeter sous un train. Il l'en dissuade et l'entraîne dans un voyage à double entrée : la visite des "meilleurs" lieux pour se suicider repérés dans le guide et l'itinéraire autrefois emprunté par Bashô, qui lui-même dans sa grande traversée du Japon avait suivi les traces de Saïgo.

Bien qu'un peu compliquée au départ, la mise en route du roman est prometteuse, insolite et vaguement surréaliste. Marion Poschman réussit à créer une atmosphère suffisamment insolite accrocher le lecteur avide de surprises.

Mais au fil du roman, l'intérêt s'émousse un peu, avec l'introduction de haîkus et de commentaires d'ordre littéraire ou philosophique ou botanique ou ... Un peu comme si l'auteure, au bout d'un moment ne savait plus trop quoi faire de ces personnages, ni comment terminer son roman.
Sauf à imaginer que Yosa, si bien nommé Tamagotchi, soit un compagnon purement virtuel et symbolique que Gilbert s'efforce de maintenir en vie, une tache qui lui permet en fin de compte de faire la paix avec lui-même et ... Matilda, l'épouse avec laquelle il n'a cessé de correspondre. L'interprétation toutefois me paraît bien lourde pour un roman marqué au sceau de la poésie et de la fantaisie.

Quoi qu'il en soit, le livre de Marion Poschmann a suffisamment de qualités et de défauts pour être lu et  sans doute discuté.
 Et il ne me déplairait pas d'aller faire un tour du côté de ces îles dont ont dit qu'elles sont l'un des trois plus beaux paysages du Japon !
https://www.vivrelejapon.com/ville-sendai/baie-matsushima


Aucun commentaire: