31 août 2019

Giosuè Calaciura, Borgo Vecchio

Le roman n'est pas bien gros, mais il est fort. Entre rêve et réalité ? Plutôt entre rêve et cauchemar.
Car la vie dans le Borgo Vecchio, ce vieux quartier de Palerme est loin d'être facile, même quand on est enfant. Surtout quand on est enfant !

Des enfants, il y en a trois : Mimmo, qui aime Céleste, la petite fille de la voisine, et Cristofaro que son père pris par l'alcool massacre tous les soirs. Du côté des adultes, il y a Carmela, la maman de Celeste, qui,  à chaque fois qu'elle reçoit la visite d'un homme - et il y en a beaucoup - met sa fille sur le balcon. Et puis Toto, le voleur qui court très, très vite et cache un pistolet dans sa chaussette. Et bien d'autres silhouettes encore, pas toutes aussi originales, mais bien représentatives des "p'tit's gens" prêts à s'accommoder de tous les expédients pour ne pas mourir de faim, quitte à faire des entorses à la morale. Mais pas à l'amitié ou alors c'est qu'il y a un Judas parmi eux


 Le roman de Giosuè Calaciura est drôle, enlevé, mais il crisse singulièrement sous la dent. Car derrière ce récit aux allures de conte, qui joue souvent avec la fantaisie, il y a des enfances massacrées. Non la vie n'est pas tendre pour les enfants pauvres dont les adultes se soucient si peu.
Mais tout l'art du romancier consiste à en parler sans tomber dans le misérabilisme. Ni le mélo.

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