25 août 2019

Une grande fille

Le film de Kantemir Balagov est pour le moins étrange. C'est d'abord un film dont chaque plan est composé comme un tableau avec une recherche particulière sur l'éclairage et sur les couleurs. Beaucoup de rouge et de vert, couleurs complémentaires et pourtant criardes.

Criardes parce que Une grande fille est un film sur la guerre, et plus précisément sur les conséquences de la guerre. On est à Leningrad, après 28 mois de siège. et une bataille qui a coûté plus d'un million de morts. Les hôpitaux sont pleins, la famine continue d'afaiblir la population. Deux femmes qui se sont rencontrées sur le front mais que les aléas de la guerre ont séparées se retrouvent; elles ont tout perdu et il leur faut trouver de nouvelles raisons de vivre.


Le film est dur, malgré l'humanité dont essaye de faire preuve le vieux médecin chef de l'hôpital . Mais les deux femmes souffrent visiblement de ce que l'on appelle maintenant le Syndrome Post Traumatique. L'une est obsédée par l'idée de maternité, l'autre, la grande, est dans un rapport de dépendance totale à la première, prête à tout pour ne pas la perdre.

Le film suggère souvent, laisse deviner, mais parfois se fait plus explicite, sordide même, jusqu'à mettre mal à l'aise le spectateur. Il s'agit de comprendre la détresse de ces femmes qui s'accrochent comme elles peuvent à la vie pour ne pas sombrer définitivement.

Il y a aussi, parfois quelques éclats de rire, des mains tendues, un sourire et finalement c'est peut-être la recherche esthétique qui en faisant de chaque scène un tableau permet d'en compenser l'âpreté.

Aucun commentaire: