C'est un petit roman où il ne se passe pas grand chose. Mais il n'est pas dénué de charme, celui des petites choses, des non-dits et des sous-entendus. Un peu - tout petit peu - comme chez Kazuo Ishiguro.
Sans doute parce que Claire, le personnage principal et narratrice, est une jeune femme entre plusieurs mondes, un peu suisse, un peu coréenne, mais actuellement à Tokyo, où elle est venue passer l'été chez ses grands-parents. Elle doit organiser pour eux un voyage en Corée, le pays qu'ils ont quitté en 1952. Mais en attendant de les convaincre, elle donne des cours de français à Mieko une petite japonaise.
Oui, il y a de quoi s'emmêler entre les langues que l'on parle ou ne parle pas, entre les pays, d'origine ou d'exil, entre les générations.... et les salles de Pachinko où les joueurs attendent que tombent les billes.
Les Billes du Pachinko est un roman de l'attente, du flottement entre plusieurs possibles. Lorsque les destins sont suspendus et les décisions si difficiles à prendre. Mais alors même que les personnages sont dans cet état de latence, leur environnement, lui, est bien concret, les lieux sont précisément nommés et pour ainsi dire photographiés, les quartiers de Tokyo comme les appartements ou les lignes ferroviaires.
Il y a décidément dans le roman d'Elisa Shua Dusapin un petit quelque chose qui m'a finalement séduite. Et m'a donné envie d'en savoir plus sur les relations entre le Japon et la Corée !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire