L'Ours est un roman un peu étrange, entre anticipation, survivalisme et fantastique, ce qui fait beaucoup pour un seul livre, mais Andrew Krivak mène à bien son entreprise.
Anticipation plus que science-fiction parce qu'il n'est guère question de science ou de technique, mais l'incipit est clair : "Les deux derniers étaient un fille et son père qui vivaient le long de l'ancienne chaîne de l'est sur le flanc de la montagne qu'on appelait la montagne isolée." Pourquoi sont-ils les deux derniers, on ne le saura jamais, mais cela n'a pas d'importance, ce qui importe ici c'est de continuer et, lorsque disparaît le père de continuer seule. La fille se retrouve donc bien en mode survie, mais grâce à son père elle a suffisamment appris pour que le lecteur ait confiance en sa capacité à surmonter les obstacles. D'autant qu'elle est aidée - et c'est à ce moment que le roman entre dans le fantastique - par un ours d'abord, un puma ensuite.
En ouvrant le roman, on pense forcément au livre de Gabriel Tallent, My Absolute darling ou au film de Debra Granik, Leave no trace, mais la voie choisie par Andrew Krivak n'est pas celle du réalisme social ou psychologique, non, sa réflexion est plutôt ... anthropologique (?) puisqu'il s'agit de l'espèce humaine et de son rapport avec la nature. Mais l'Ours reste un roman qui se lit comme un roman d'aventure, tendre, émouvant, avec une héroïne particulièrement attachante parce que si fragile et si, en cours de lecture, on se dit parfois qu'il préfigure la fin de l'humanité, alors, vite, on se rassure en se souvenant qu'il s'agit d'une fiction, seulement d'une fiction. Ou bien ....
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire