12 février 2022

L'impasse

Entre deux films japonais, un bon vieux Brian de Palma, c'est presque reposant. Moins de courbettes, moins de non-dits et un film construit sur le principe de la tragédie grecque avec en personnage principal, un gangster tout juste sorti de prison, fermement décidé à se refaire une conduite, mais dont le projet de vie est constamment contrarié par un destin irrévocable, ce fatum que l'on sent peser sur ses épaules dès les premières séquences. 

On est dans le New York à la fois sordide et clinquant des années 70, lorsque les bandes rivales se disputaient les territoires de la drogue. Le rôle de l'ancien caïd est tenu par un Al Pacino plus ténébreux que jamais et la mise en scène de Brian de Palma est aussi somptueuse qu'audacieuse. il s'offre le luxe de faire mourir l'ancien caïd dès la première séquence avec une rotation de caméra qui ne s'achève qu'à la fin du film. Une façon de tuer le suspense ? Au contraire, la tension ne cesse de monter tout au long du film, le temps de bien prendre la mesure du personnage et de l'échec de sa tentative. Condamné dès le départ. Imaginez la souris dans la gueule du chat et l'on aimerait juste que la souris, au dernier moment, s'échappe ! Alors que tout est déjà joué et on le sait !

Sans compter que le réalisateur joue avec le renversement des valeurs puisque l'avocat, supposé mettre son intelligence au service du bien est infiniment plus pourri que le malfrat qui, lui, respecte les promesses faites et la reconnaissance de ses dettes. Et quant l'avocat en question est joué par un Sean Penn tout roux et tout frisé, c'est assez ... bizarre. 

Un film réjouissant en tout cas.



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