C'est du Guédiguian pur jus, le Guediguian dont on ne se lasse pas. Celui qui croit encore - et nous fait croire - à un idéal, à une humanité généreuse et une société partageuse. Celui qui distille en nous le regret de ce qui aurait pu être et n'a pas été.
Mais en se déplaçant jusque dans le Mali des années 60, c'est-à-dire juste après la révolution du 22 Septembre et la reconnaissance de l'indépendance de la République malienne, en renouvelant ses comédiens, Guédidian donne non seulement de l'exotisme et de la jeunesse à son film, mais surtout de la couleur et du rythme. Un rythme effréné et des couleurs si vibrantes que l'on se croirait presque dans une comédie musicale ! Et parvenir à traiter de sujets aussi graves que la politique et les innombrables problèmes que rencontre toute jeune république, la distribution des richesses, l'éducation, la place de la religion, la remise en cause des traditions, l'émancipation des femmes - j'en oublie ? - sans peser ni lasser, est un beau défi aisément relevé par le réalisateur. Etrangement, on sort de ce film plus joyeux qu'amer ou même nostalgique.Avec du soleil et des larmes dans les yeux. Car on sait bien comment la fête a fini.
J'avoue pour ma part avoir particulièrement apprécié l'hommage rendu à Malick Sidibé qui dans les années 60 hantait tous les bals, boîtes de nuits et autres lieux dansants de Bamako pour y photographier la jeunesse malienne, avide de musique, d'amour et ... de fringues autant que de politique.
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