10 février 2022

The housewife

Voilà qui est étrange : le Festival Hanabi serait-il, mine de rien, consacré à la condition féminine au Japon. Un festival militant ? Ou le sujet est-il seulement dans l'air du temps ? Toujours est-il que Housewife l'aborde encore plus frontalement peut-être que les deux films vus précédemment.

 Voici Toko, épouse, mère d'une petite fille et femme au foyer, un foyer qu'elle partage de surcroît avec sa belle-mère. La petite fille est charmante, la belle-mère serviable et le mari lui procure le nécessaire et même le superflu, allant jusqu'à choisir quelle robe elle doit porter dans telle occasion. Evidemment, lorsque Toko croise sur son chemin Kurata, son ancien amoureux, tout change. Elle reprend son ancien métier d'architecte, retrouve un semblant d'indépendance et se lance à corps perdu dans une passion torride avec le dit Kurata ce qui, à bien réfléchir n'est qu'une autre forme de dépendance.

Le portrait que fait Yukiko Mishima de cette jeune femme est plus subtil que ce bref résumé, parce qu'il montre à quel point Toko est formatée, à quel point la soumission est chez elle une seconde nature. Ainsi dans l'agence où elle travaille elle accepte toutes les missions dont ses collègues ne veulent pas, comme elle se soumet aux desiderata de son mari; elle est toujours dans l'acceptation quelle que soient les circonstances. Ce n'est que très progressivement qu'elle apprend à identifier ses propres envies, ses propres besoins et à choisir sa voie. Aussi difficile soit-elle ! Et sans doute scandaleuse pour beaucoup de spectateurs, japonais ou pas.

Il me reste à voir un quatrième film, mais déjà je m'interroge. Et me dis que décidément les femmes japonaise ont encore bien du chemin à faire avant d'être considérées comme des individus à part entière. 


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