13 janvier 2020

Stéphane Malandrin, Le Mangeur de livres


Le Mangeur de livres est incontestablement un livre brillant et son titre fonctionne parfaitement auprès des lecteurs voraces. Je l'ai lu avec plaisir, dévoré même et suis restée admirative devant l'exercice. Car il s'agit avant tout d'un exercice de style, d'un jeu d'écriture par un stylisticien habile, un fin connaisseur de Rabelais. Bien que Le Mangeur de livres fasse aussi penser au travail de Patrick Süskind sur Le Parfum... Mais peu importent les références.
Stéphane Malandrin choisit Lisbonne et l'année 1488 pour y placer deux garnements Adar Cardoso et Faustino da Silva, "nés le même jour mais pas de la même mère", deux miséreux qui ne pensent qu'à chaparder et à s'empiffrer. A la suite d'une malencontreuse péripétie, Adar se voit contraint d'avaler, morceaux par morceau les pages d'un vieux codex. Et ne peut désormais plus se nourrir que de ces ouvrages écrits à la main qu'il déniche dans les églises, les couvents, les bibliothèques.

Le roman de Stéphane Malendrin, entre roman picaresque et farce surréaliste, réussit parfaitement à entraîner son lecteur dans les rues de Lisbonne, à évoquer le monde livresque d'avant l'invention de l'imprimerie. C'est souvent drôle, passablement érudit; le pastiche rabelaisien, mâtiné de Swift est franchement réussi. Mais au final si j'ai admiré le savoir-faire et les acrobaties stylistiques, j'avoue avoir parfois abrégé quelques envolées lexicales. Et suis restée éblouie, mais ni touchée, ni émue.



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