08 janvier 2020
Les Quatre filles du Docteur March
Contrairement à bien des femmes de ma génération, je n'avais jamais lu le livre de Louisa May Alcott. Un a priori sans doute, à l'idée de ses quatre filles en quête d'un mari. C'est en tout cas l'idée que je me faisais du livre.
Le film m'a donné l'occasion de combler une lacune et surtout de voir ces quatre jeunes filles sous un autre jour : robes à crinolines et tralala, elles sont effectivement élevées comme des jeunes filles de la petite bourgeoisie : musique, peinture, travaux d'aiguille en attendant le prince charmant. Pas assez riches en tout cas pour se passer de mariage, comme le rappelle la vieille tante acariâtre.
Sans renoncer au romantisme, Greta Gerwig, la réalisatrice met joliment en scène la condition féminine au XIXe siècle. Quelques dialogues bien sentis rappellent que la femme, par le mariage ne faisait que changer de propriétaire, totalement dépendante de l'homme, père ou mari, qui lui permettrait de vivre décemment puisqu'elle ne pouvait par elle-même subvenir à ses propres besoins.
Je ne sais si telle était bien l'intention de May Louisa Alcott, mais ce n'est pas impossible puisqu'elle faisait partie du cercle des intellectuels de Concord (Massachusset) aux côtés de Thoreau et Emerson. Le film en tout cas a le mérite de rappeler aux adolescentes d'aujourd'hui que l'autonomie financière est la vraie clef de leur indépendance. Comme le montre clairement la scène où Jo négocie âprement avec son éditeur, ses droits d'auteur.
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