12 janvier 2020

Brooklyn affairs

Choisir une photo pour illustrer un billet, c'est déjà choisir un point de vue, et donc orienter le commentaire.


Si je choisis de montrer Edward Norton (réalisateur et rôle principal du film) et Gugu Mbatha-Raw, sur fond de "brownstones ", on en conclut facilement qu'il s'agit d'une histoire d'amour qui se passe à Brooklyn dans les années 50. Ce qui n'est pas faux !

Mais si je choisis de mettre le même Edward Norton face à Alec Baldwin, si la silhouette du pont de Brooklyn derrière la fenêtre confirme bien le lieu, la maquette m'indique clairement qu'il s'agit d'une affaire immobilière et vraisemblablement d'une relation de pouvoir entre un jeune policier tenace et obstiné  - atteint du syndrome de Tourette il est vrai, mais cela, ça ne se voit pas - et un homme d'affaire puissant. 


C'est à ce moment que le film devient - à mes yeux - tout à fait passionnant.  Parce qu'Alec Baldwin est l'acteur qui sur Saturday Night Live imite qui vous savez. D'ailleurs dans le film, plusieurs réplique sont explicitement calquées sur les propos du magnat de l'immobilier que l'argent intéresse, mais moins que le pouvoir que cela lui donne. Moses Randolph, le magnat du film est à cet égard aussi effrayant que l'originel. 
Le roman qui a inspiré le film est sorti aux E-U en 1999; les allusions s'il y en avait,  ne pouvaient viser l'actuel président des E-U. C'est donc bien un parti-pris du film que je trouve certes réjouissant - on se console comme on peut - mais inefficace hélas.

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