19 janvier 2020

Seules les bêtes


Le film de Dominik Moll propose une intrigue joliment nouée bien qu'au départ on se demande ce que vient faire cette première séquence, tournée à Abidjan, avec celles qui vont suivre, tournées sur les Causses enneigées?  Mais il faut attendre que tournent les personnages pour peu à peu s'apercevoir que tous, d'une façon ou d'une autre, sont impliqués dans la disparition d'une femme, puisque tel est le point de départ : une femme a disparu alors qu'une tempête de neige sévissait sur le plateau. 

Le réalisateur réussit à camper 5 personnages très différents et parfaitement crédibles, marqués par leur milieu social ou leur conditions de vie autant que par leur âge ou leur caractère. Rien a priori ne devait les réunir et pourtant il existe bien un lien entre les uns et les autres. Un lien que le spectateur découvre très progressivement et que je me garderai bien de révéler...

Dominik Moll dans ce film parvient à mettre en scène deux milieux radicalement différents, celui des adolescents de la Côte d'Ivoire qui comptent sur le hacking pour faire fortune, et celui des paysans, durs à la tache, mais totalement dépassés par la vitesse avec laquelle le monde évolue. Seules les bêtes peut sans doute être considéré comme un thriller mais un thriller à la fois psychologique et sociologique. C'est habile, distrayant et le film conduit inévitablement le spectateur à s'interroger sur l'état du monde.


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