26 janvier 2020
Typhoon
Dans la foulée de la conférence sur "le cinéma bis" et le Maudit festival, je suis allée voir Typhoon un vieux (1962) film de Pan Lei que la cinémathèque française avait inclus dans son cycle sur le cinéma de (mauvais) genre taiwanais. Et depuis je m'interroge sur ces catégories dans lesquelles sont rangés les film.
Typhoon est un film en noir et blanc, qui se passe dans une maison doublement isolée, au milieu d'une forêt et au sommet d'une montagne, où un jeune couple s'est installé. Huis clos dont la femme s'est lassée d'autant que le mari n'a d'intérêt que pour ses recherches. L'arrivée inopinée d'un homme traqué et d'une gamine qui s'est enfuie de chez elle constitue l'élément perturbateur. L'intrigue est faite pour jouer de toute la gamme des émotions qui atteindront leur paroxysme en même temps que le typhon qui menace depuis le début. Jolie montée parallèle de la météo et des sentiments !
Sans doute tout est-il un peu outré dans le film, les maquillages, le jeu des acteurs, la façon dont les personnages sont couplés (la sauvageonne / la femme fatale, le savant / le mauvais garçon), le dialogue très affuté mais aussi très attendu, mais cela ne suffit pas pour en faire un film complètement différent des films tournés en noir et blanc à la même époque. Et s'il n'a pas atteint le statut de film classique, cela n'est peut-être dû qu'au contexte historique ou à sa singularité dans une décennie qui en Chine accordait plus de place aux films d'action ou aux films de propagande.
Mais sans trop me prendre la tête sur cette question de genre, j'ai tout simplement apprécié le côté romanesque du film, loin de mon quotidien très ordinaire. Typhoon ? Du cinéma de divertissement, au sens propre du terme, qui pour une durée limitée nous détourne des grèves, manifestations et autres problématiques contemporaines. Mais pas de notre humanité parce que désir, passion, jalousie, tristesse, solitude sont des sentiments universels.
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