Voici un livre qui dès les premières pages entraîne le lecteur dans un univers largement onirique autant que parfaitement réaliste. Il est vrai que les deux termes ne sont pas forcément contradictoires car si l'impression laissée par les rêves est souvent floue, aléatoire, certains détails s'inscrustent dans la mémoire de façon très précise.
Le
personnage principal du livre d'Hélène Frappat est incontestablement le
fleuve, que chacun peut imaginer à son gré, ample comme le Mississippi,
paisible comme la Loire ou menaçant comme le Scamandre ...
Sur ses rives sont arrivés, venant d'on ne sait où, pour aller on ne sait où, deux enfants. "Depuis des jours, Mo portait son petit frère sur son dos." Ils
se sont réfugiés dans une maison en ruine et ce n'est qu'au matin
qu'ils découvriront le fleuve, et, au fil des jours, et des saisons, les
êtres mystérieux qui comme eux ont fait halte au bord du fleuve. Pour
un temps indéterminé. Commencent alors les découvertes, les rencontres,
certaines dangereuses, d'autres salvatrices.
En jouant sur les deux tableaux, celui de l'imaginaire et du réalisme le livre procure une grande impression de liberté, dans la narration, mais aussi dans le comportement des personnages qui vivent sans contraintes, sur le mode "école buissonnière". Ce qui n'est pas incompatible, loin de là avec l'apprentissage de le vie, de la maladie ou de la mort.
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