22 janvier 2020

Kaouther Adomi, Les petits de Décembre


J'avais bien aimé le précédent roman de Kaouther Adimi, Nos Richesses. Mais j'avoue avoir été un peu déçue par Les Petits de Décembre. L'histoire est pourtant bien trouvée puisqu'il s'agit de mettre face à face autour d'un terrain vague une poignée de gamins et deux généraux de l'armée algérienne placés très haut dans la hiérarchie.
Ceux-ci se sont déclarés propriétaires du terrain où les gamins jouent au foot depuis toujours. Une première confrontation entre adultes tourne mal. Du coup les gamins entrent en résistance, ramassent quelques affaires et montent un camp pour occuper le terrain. Une Zad tenue par des enfants ! Un petit Tian'anmen?


Voilà pour l'histoire, mais la démonstration l'emporte hélas sur l'émotion, parce que Kaouther Adimi entreprend d'expliquer comment fonctionne la société algérienne, entre corruption et abus de pouvoir. Comment la peur réduit à néant toute tentative d'opposition. Comment ceux qui ont lutté pour la décolonisation et la démocratie ont gagné le respect, mais pas grand chose d'autre. Certes, la romancière trouve parfois des accents lyrique pour parler des petits, des sans-grade, des sans pouvoir et le récit alors prend son envol... Trop courts moments !  Avec Les petits de Décembre, on apprend certes beaucoup de choses sur l'Algérie et les Algériens, mais d'un roman j'attends plus que du savoir.

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