30 janvier 2025

Ernest Cole

 

Ernest Cole était un photographe sud-africain qui, en publiant en 1967 un livre de photos, House of bondage, a le premier montré à quoi correspondait l'apartheid,  à la suite de quoi il a été contraint de s'exiler aux Etats-Unis. Il a séjourné en Suède également et c'est là qu'ont été retrouvées des dizaines de milliers de négatifs. 

C'est en tout cas l'histoire que Raoul Peck met en scène dans un film-hommage à Ernest Cole. Un film qui rappelle ce qu'a été l'apartheid, mais qui insiste tout autant sur le sentiment particulièrement douloureux de l'exil; en effet le photographe est mort en 90 à New York sans avoir jamais pu remettre les pieds dans son pays, et sans avoir connu la fin de l'apartheid. 

Ce film qui met en valeur un photographe resté méconnu, m'a néanmoins laissé perplexe; tout simplement parce que, depuis quelques années, plusieurs films du même genre sont sortis qui racontent peu ou prou la même histoire, celle d'un artiste passé inaperçu et que l'on redécouvre, par le plus grand des hasards, un hasard toujours très romanesque. Je pense à Vivian Maier, je pense à Sugar man ... Il reste toujours dans ces films une grande part de mystère et dans le cas d'Ernest Cole, l'histoire de la banque suédoise paraît bien peu crédible... 

Qu'importe ! Je ne savais rien d'Ernest Cole, j'en sais à peine plus maintenant, mais j'ai hâte de découvrir à travers ses photos, le regard qu'il a posé sur l'Afrique du Sud comme sur les Etats-Unis.



 



29 janvier 2025

Olivier Rolin, Vider les lieux

 Il y a longtemps que je "pratique" Olivier Rolin, mais souvent par à coups. Récemment j'ai décidé d'être un peu plus systématique et d'essayer d'épuiser sa bibliographie. Mais c'est le hasard qui m'a fait découvrir chez un bouquiniste, un de ses derniers récits publiés en 2022. Impossible de résister à la couverture de l'édition de poche.


Sommé de quitter l'appartement où il habitait depuis des années et même des décennies, l'écrivain se retrouve - et c'est le moins qu'on puisse dire - déboussolé ! D'autant que l'injonction est arrivée en pleine pandémie, alors que le confinement avait passablement réduit l'univers de ce grand voyageur : pas d'échappatoire, impossible de fuir au bout du monde, l'écrivain doit faire ses cartons et vider les lieux. 

Il n'est jamais facile de déménager, et pour un écrivain le plus difficile c'est sans doute de vider sa bibliothèque. Mais pour le lecteur, les pages qu'Olivier Rolin consacre à sa bibliothèque sont les plus fascinantes. Parce qu'il a eu la bonne idée de marquer sur le livre en cours de lecture, la date et le lieu où il se trouvait alors On glisse ainsi de considérations littéraires, souvent érudites, à des souvenirs de voyage qui à leur tour en entraînent d'autres, rencontres, anecdotes, paysages

L'écrivain souffre de devoir vider les lieux, c'est certain mais son livre est d'une totale liberté, il progresse à la va comme je te pousse, crée des liens entre des lieux, des moments, des personnes. Avec forcément un peu et même beaucoup de nostalgie car l'âge qui vient - Olivier Rollin est né en 1947 - laisse peu de place au futur alors que le présent est déjà contraint.